vendredi 25 juillet 2008

Introduction : En matière de représentation, un medium doit trouver sa place entre vidéo et architecture

Eric Rohmer énonce trois catégories d’espaces auxquelles le réalisateur est confronté : l’espace du tournage qu’il nome « espace architectural », le cadre de l’image qu’il appelle « espace pictural » et le produit du montage qu’il défini comme « espace filmique ». Ce classement amène inévitablement à un ordre chronologique dans la production d’un film.

Espace architectural -> espace pictural -> espace filmique

Si « l’espace architectural » devait se penser en même temps qu’un film révélateur de son expérience spatiale, il faudrait créer un dialogue entre d’un coté, « l’espace architectural » et de l’autre, « l’espace pictural » ainsi que « l’espace filmique ».

Espace architectural ↔ ( espace pictural + espace filmique)

Ces trois composantes dépendantes l’une de l’autre et fondamentale pour le cinéma, pourraient elles « s’éclater » et laisser s’immerger dans ce processus, celui de l’architecture ?
Le problème restant est l’étape du cadrage/montage (pictural/filmique). L’architecte, à la grande différence du réalisateur, n’impose pas l’expérience mais la suggère. La prise de position étant si grande tant dans l’étape du cadrage qu’à celle du montage, que donner ce pouvoir à un architecte, serait le rendre dans une position de « dictateur » de l’expérience, ce qui nuirait fortement aux qualités de son espace. On le voit nettement à Berlin, entre le mémorial de Libeskind, dont l’expérience bien que remarquable à la première impression, s’épuise dès la deuxième, et celui de Eisenman dont l’expérience in situ est une relation aussi complexe qu’inépuisable entre le visiteur devenu acteur et l’espace architectural.

En développant l’outil de la vidéo au sein du projet d’architecture dans un but de compréhension et de manipulation de l’expérience spatio-temporelle dans le projet d’architecture, il y a une nécessité de rationalisation. Au niveau de l’expérience spatiale, un langage doit pouvoir être défini à travers des typologies très précises pouvant correspondre à tout acteur du projet. Au niveau de l’étape cadrage/montage, une systématisation doit s’effectuer afin d’éviter toute appropriation intellectuelle.


Entre ces deux langages et la conception du projet pourrait se trouver une étape qui permettrait un dialogue productif. Lors de la réalisation du film VUAN, cette étape fut esquissée dans un diagramme exprimant les relations entre les acteurs du projet, le temps et l’espace. À travers un espace programmatique une intelligence du projet, un système pourrait ainsi établir des relations paramétriques entre spatialités, expériences et un révélateur/simulateur d’expériences spatio-temporelle qui permettrait de valider ou non le projet.





diagramme des étapes du projet



Mémorial des martyrs de la déportation, 1962, Paris, G.H. Pingusson (en cours de travail)

• Définition global de l’espace

Entrée (1séquence) + raccord + Espace puit (1 séquence + sous séquences)


Séquence Entrée

Entrée sur le sol, etroite, en pente,

Vecteur de deplacement : marche lente

Echappé visuelle : faible surface, vers le grillage, soutenu par les carreaux au sol dont les

Lignes de démarcation créent une perspective vers le grillage

Rapport à la volumétrie : cloisonné à gauche, en dessous, à droite
Sous séquence : évolution du pourcentage du plein

Rapport à l’usager : gênant, avant de s’engouffrer dans cette entrée on préférera attendre que personne ne soit dans l’action d’entrée ou de sortie. Mais la longueur est telle, qu’il y a pratiquement toujours quelqu’un. Alors on y a va, le moment du croisement est redouté. Le croisement se fait dans la difficulté, il suffi qu’une des deux personnes prenne de la place qu’on doit se mettre de travers pour passer.

Hierarchie humaine : existante

Texture des materiaux : rugeux, plein

Son : environnent (car l’espace est ouvert au dessus, voir rapport volumétrique)

Séquence puit


Materiaux : n°1 : rugueux, plein surface 95%. n°2 : lisse brillant 5%

Lumière : direct

Université de Jussieu, Paris, Edouard Albert, 1959 (travail en cours)

Définition global de l’espace

Entrée + raccord + espace du grill

Entrée = 1 séquence
Raccord = 1 séquence
Espace du grill = 2 séquences (1 : sous la barre 2 : au niveau des entrée/pilier)


1. Séquence entrée

Passage par-dessus une tranchée d’environ 4m de long. Coupure net entre l’intérieur et l’extérieur, isolement, retranchement, transition forte.


2. Séquence raccord



3. Séquence sous la barre


La dalle était prévue pour être vide, de toute part traversable par la vision humaine. Aujourd’hui c’est vue est bouché par une série d’éléments perturbateur, hétérogène sans cohérence.


Le vent s’engouffre = sentiment de vide, le même qu’on peut éprouver en montagne. Ce vide porte le son.


Par moment le vide a été conservé : la relation avec les autres usagers est très distante. Le rapprochement entre individu peut créer la surprise


Relation volumétrique : Volume plein au dessus et en dessous.


Appréciation de l’espace par le déplacement du son des usagers (de part la distance entre les usagers, ces derniers sont donc facilement identifiable)


Visuellement, superposition de trame orthogonal. Rassurant


4. Séquence raccord



5. Séquence au niveau des entrées/piliers


Relation volumétrique : enfermé de toute part

Echappé visuelle : dans l’axe de traversé (continuité visuelle avec séquence inférieur et supérieur)


Liste non exhaustive des caractéristiques spatiales ayant des conséquences sur la perception des usagers, pour chaque séquence. (travail en cours


Définition global de l’espace
o 1.Entrée, 2.espace(1), 3.espace(2) …
o entre chaque espace il y a un raccord
o chaque espace correspond à une ligne de temps divisé en un nombre de séquences correspondant à un mode de perception unique.
o Declinaison d’une forme spatiale -> sous séquence

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Matériaux
o Qualificatif de la matière (rugueux, lisse …)
o Type de surface (plein, lamelle, ..)
o %

Volumétrie environnante
o Coupe en poché. Noir=plein ; blanc=vide

Lumière naturelle
o Directe, filtré, absence

Lumière artificielle
o Temperature de couleur
o Intensité

Hierarchie humaine
o Nombre de niveaux

Echappé visuel
Vecteur du déplacement
Perception du vide
Contact de la séquence spatiale avec l’extérieur du bâtiment

Questions ?

- Est-ce qu’un vide fermé marque il plus la perception humaine qu’un vide ouvert ?

- Pourrait on objectiver la perception d’un espace (avec un ordre de grandeur) ?
Verifier avec questionnaire

Brainstorming

-Trouver un système, un ensemble d’outils interagissant entre eux, afin de générer une architecture paramétrique.

-les paramètres de cet espace seront liés directement aux volontés « sensible » d’un groupe d’usagers.

- La définition de l’expérience des usagers est pour le moment exclusivement sensible.

-au vue de cette définition qui caractérise le « mieux » celui qui pratique l’architecture, il s’agirait bien de rejeter l’habitude destructrice des sentiments

-Un projet d’architecture fondé sur une approche sensible de l’expérience humaine amène inévitablement au recul du pouvoir décisionnaire de l’architecte sur l’espace. La place de l’architecte dans la création spatiale serait alors celle d’un chef d’orchestre, organisant entre elle un ensemble d’expérience humaine.

-L’expérience humaine étant du domaine du sensible, du subjectif, il n’est à priori pas possible de créer un système dans lequel serait injecté du « sensible » : la base de donnée spatiale (à l’image d’une sensibilité respective) servirait à créer le lien entre le système et le sensible.

- la base de donnée est faite de typologie spatiale « extraite » de bâtiment dont la fonction est de regrouper l’être humain et qui ont été pensé afin de générer une forte expérience spatiale (bâtiment religieux, mémorial, performance architectural…).

- Pour cette database, l’étude des bâtiment se fera à partir d’une ligne temporelle. Cette ligne temporelle sera commune à tous les bâtiments.

-L’architecture fut longtemps dicté par des ordres historiques, un mouvement se créant en réaction à un autre. Traversant l’histoire, la fonction se regrouper existe depuis toujours. Ces espaces « exceptionnel » on été pensé selon des ordres qui sont aujourd’hui lu à travers l’Histoire, contextuelle. Plutôt que de partir du contexte pour expliquer l’architecture, ne pourrait on pas partir de l’architecture, decontextualisé, pour arriver à une un synthèse spatiale fondé autour d’un paramètre inébranlable dans le vécu d’un espace : le temps. Cette synthèse spatiale permettrait alors de voir l’architecture, ou en tout cas celle à fonction de regrouper, à travers un point de vue : l’expérience spatio-temporelle. Un catalogue de ces bâtiments permettrait ainsi une première approche non pas de manière chronologique mais par typologie spatiale.
La deuxième approche serait de décrypter ces espaces à travers un filtre temporel. Comme un photogramme à 25 images/s provoquant l’illusion de l’animation, pour chaque bâtiment une ligne de temps adapté à l’espace est divisé par un certain nombre de « coupe ». La restitution de ces coupes doit provoquer l’illusion et la représentation d’une expérience spatio-temporelle. Au niveau de la représentation, cette « coupe » dépasse la simple coupe architecturale puisque elle intègre la perception.

Temps + espace = expérience


-créer une database dans laquelle le « client » pourra se créer son expérience

-Représenter le temps en architecture : clearbout

-approche phénoménologique de l’espace : Holl, Zumthor

- extraire les caractéristiques spatiales ayant des incidences sur la perception des usagers. Par la suite, ces caractéristiques devenues typologies spatiales pourront être assemblé dans un autre ordre.